

La Vendée est une terre de contrastes, entre marais, bocage et littoral, où la gastronomie reflète une identité forte : une cuisine simple, généreuse et authentique. Des embruns de l’Atlantique aux plaines fertiles du Poitou, chaque produit raconte une histoire de savoir-faire, de terroir et de convivialité.
															Sur la côte vendéenne, les huîtres et les moules occupent une place d’honneur.
Les huîtres de Vendée, élevées en mer puis affinées en claire, se distinguent par leurs arômes salés et leur chair fine. Leur culture, née au XVIIIᵉ siècle dans la baie de Bourgneuf, s’est étendue jusqu’à Noirmoutier et Talmont-Saint-Hilaire. Elles incarnent toute la délicatesse des produits de la mer.
Autre trésor côtier : les moules de bouchot, charnues et savoureuses. Préparées en mouclade, elles s’imprègnent de vin blanc, de curry et de crème pour une alliance subtile de douceur et d’iode.
Dans les plaines et bocages vendéens, la nature offre une palette de produits d’exception.
Sur l’île de Noirmoutier, les pommes de terre primeurs profitent du sable et du goémon pour développer une saveur sucrée unique. La plus célèbre, la Bonnotte, est récoltée à la main et ne se déguste que quelques semaines en mai.
Plus au sud, les mogettes, haricots blancs fondants, accompagnent traditionnellement le jambon de Vendée, salé et frotté aux herbes, puis parfumé à l’eau-de-vie. Ensemble, ils forment un plat emblématique, à la fois rustique et raffiné.
Les poulets de Challans, au plumage noir et à la chair tendre, symbolisent quant à eux le savoir-faire des éleveurs vendéens : nourris de céréales et d’herbes iodées, ils sont réputés dans toute la France.
Enfin, le foie gras vendéen, né de la diversification des élevages de canards, a hissé la région au rang de deuxième productrice nationale.
															
															
															
															
															La Vendée compte plusieurs fromages au caractère affirmé.
La Mizotte, affinée au vin de Mareuil, dévoile un goût puissant et une texture fondante.
L’Halbran, plus doux, est reconnaissable à sa croûte cendrée, tandis que la Tomme des Chouans, issue du marais poitevin, charme par ses arômes délicats. Plus surprenant encore, le fromage des embruns aux algues mêle lait et saveurs marines, pour un goût légèrement iodé, reflet du littoral vendéen.
Impossible d’évoquer la Vendée sans parler du préfou, ce pain sans levain frotté d’ail et garni de beurre, né autrefois d’un test de four chez les boulangers. Aujourd’hui, il est la star incontestée des apéritifs.
Autre fierté du département : la brioche vendéenne et sa cousine, la gâche. Tressée, dorée et moelleuse, la brioche est souvent parfumée à la fleur d’oranger. La gâche, plus dense et ovale, intègre de la crème et possède une mie serrée. Toutes deux sont labellisées IGP et témoignent d’un savoir-faire transmis depuis des générations.
															
															
															Dans les foyers vendéens, les desserts tiennent une place de choix.
Le fion vendéen, ou flan maraîchin, est préparé au printemps, à base de lait, d’œufs et de vanille. Il cuit lentement dans un moule à bords hauts et rappelle la douceur des repas de Pâques.
Les tourtisseaux, appelés aussi bottereaux ou foutimassons, sont des beignets légers dégustés à Mardi gras, tandis que la fouace, mi-gâteau, mi-brioche, s’aromatise de fleur d’oranger et accompagne volontiers un café gourmand.
Les tables vendéennes révèlent aussi une cuisine paysanne généreuse.
La boudine, andouille des bocages, se savoure grillée ou en potée. La fressure, mélange d’abats et de sang de porc, se déguste froide ou chaude, accompagnée de pommes de terre ou de pain grillé.
Plus rares, la bignaie, une crêpe garnie de lard, et la grimâte, morceaux de porc frits au saindoux jusqu’à croustillance, rappellent les grandes traditions familiales des « tueries » de cochon, moments forts de la vie rurale.
															
															
															À l’apéritif, les Vendéens aiment partager un verre de Troussepinette, vin sucré aromatisé aux épines noires, ou de son dérivé fruité, le Kiki vendéen, à base de coings ou de fruits rouges. Ces breuvages maison sont synonymes de convivialité et d’humour local.
Autre spécialité, le Kamok, une liqueur de café à base d’arabica, vieilli deux ans en fût de chêne. Puissante et parfumée, elle se déguste pure, sur glace ou en cocktail.
Ces dernières années, ont vu fleurir de nombreuses brasseries artisanales, la Vendée s’est ainsi forgé une place de choix dans le paysage brassicole français, entre authenticité et innovation.
Par exemple la Stabul à Chantonnay, la Cibulle à Maillé ou la Brasserie de Mervent proposent des bières locales pleines de caractère, souvent inspirées des produits du terroir vendéen et brassées avec passion. Chacune revendique une identité forte : bières d’inspiration belge, IPA houblonnées, créations fruitées ou brassins saisonniers.
Mais la Vendée est aussi une terre de vins. Sous l’IGP Fiefs Vendéens, cinq terroirs se partagent le territoire : Brem, Chantonnay, Mareuil, Pissotte et Vix.
À Mareuil, les vins rouges, charpentés et fruités, accompagnent merveilleusement les viandes grillées et les fromages du pays.
À Brem, les blancs, frais et iodés, rappellent la proximité de l’océan et s’accordent avec les produits de la mer.
Les vignobles de Pissotte et Vix, nichés dans le marais poitevin, produisent des vins plus confidentiels mais d’une finesse remarquable : rouges souples aux tanins fondus, rosés délicats et blancs floraux. Ces crus incarnent toute l’authenticité et la discrétion du patrimoine viticole vendéen.
															
															Entre mer et bocage, la Vendée offre une gastronomie à son image : sincère, chaleureuse et généreuse. De la simplicité d’un préfou partagé entre amis à la délicatesse d’un vin de Mareuil ou d’une huître du Veillon, chaque saveur raconte un terroir et un savoir-faire transmis avec passion.